La physiothérapie conventionnelle est définie comme la thérapie du mouvement perturbé. Elle s’adresse aux articulations et aux muscles qui les mobilisent.
En pratique, de nombreux physiothérapeutes attribuent les troubles de l’appareil locomoteur à des altérations de la mobilité articulaire. Ils proposent des mobilisations spécifiques pour y remédier (ostéopathie, chiropraxie, thérapies manuelles, etc.) D’autres attribuent ces troubles à des déficits de motricité qu’ils relient à une faiblesse musculaire et préconisent des exercices de renforcement (musculation, gainage, etc.).
Enfin, certains incriminent plutôt des déficits d’extensibilité musculaire, ce qui les conduit en toute logique à appliquer des traitements à base d’étirements (stretching, méthode Mézières, etc.).
Mobilisations, renforcements et étirements, constituent les trois principaux courants de la physiothérapie. Selon que les praticiens adhèrent à l’une ou à l’autre de ces origines postulées, ils vont opter pour l’un ou l’autre de ces trois courants.
Cette origine postulée est appelée hypothèse pathogénique. Elle fonde, étaye et justifie toute démarche thérapeutique. Sans hypothèse pathogénique, l’élaboration des traitements est approximative, leurs résultats sont aléatoires et souvent éphémères.
L’exemple de la lombalgie est emblématique parce que cette affection est très fréquente et qu’il n’y a pas de consensus scientifique quant à ses origines. En l’absence de cause validée, un manque d’efficacité des muscles de la zone lombaire est souvent incriminé. Et donc, à de rares exceptions près, les techniques physiothérapiques proposées convergent vers un renforcement musculaire visant à gainer pour stabiliser la zone en souffrance. On cherche à optimiser la contractilité musculaire en l’exerçant par des techniques posturales ou dynamiques répétées. En amont des muscles ainsi sollicités, le système nerveux véhicule des ordres en provenance des centres de commande de la motricité volontaire. Ces centres sont situés dans le cortex cérébral, la partie la plus superficielle du cerveau.
Cette sollicitation de la contractilité par voie directe (cortex-nerfs-muscles) est retrouvée dans la trame d’un grand nombre de méthodes de physiothérapie, toutes pathologies confondues.

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