Déformation thoracique dite « en boîte d’allumettes »: reproductibilité inter-examinateurs

La déformation thoracique dite « en boîte d’allumettes » est une déformation systématiquement dépistée et évaluée lors de l’examen morphologique spécifique de la Reconstruction Posturale. Dans le référentiel morphologique, au niveau mamillaire, la face thoracique ventrale est centrée par rapport à la face thoracique dorsale ; les faces latérales ont la même lisibilité ; les contours thoraciques postérieurs sont visibles à droite et à gauche ; les distances mamelons/contours thoraciques postérieurs sont identiques à gauche et à droite. La déformation est présente lorsque les paramètres de symétrie du référentiel morphologique sont altérés : la face thoracique ventrale est décentrée vers la droite ou vers la gauche (par rapport à la face dorsale) ; les faces latérales n’ont plus la même lisibilité ; le contour thoracique postérieur du côté du glissement reste visible (grade 1), n’est plus visible (grade 2) ; les distances mamelons/contours thoraciques postérieurs ne sont plus identiques à gauche et à droite. Tout se passe comme si le plastron sternal avait glissé par rapport à la face thoracique postérieure. Ce glissement peut se produire vers la droite (rare) ou vers la gauche (fréquent). L’objectif de l’étude est de tester la reproductibilité inter-examinateurs de la mesure de cette déformation. L’évaluation est réalisée sur photographies, soit 1 cliché de face par sujet devant une bâche quadrillée, bras écartés à 60° ; la population étudiée est constituée de 82 sujets volontaires sains ; les sujets de sexe féminin, et/ou obèses et/ou ayant bénéficié d’une chirurgie du thorax et/ou présentant de face une rotation du tronc n’ont pas été inclus. L’évaluation est qualitative et réalisée par rapport au référentiel morphologique décrit ; 5 modalités de jugement de nature qualitative; 4 examinateurs. Le coefficient Kappa est égal à 0,810, avec un intervalle de confiance à 95 % (0,7279-0,9057). La concordance de jugement entre les quatre examinateurs est « presque parfaite ». De nouveaux tests devraient évaluer la capacité de cet examen à dépister les patients porteurs de scoliose idiopathique et à suivre l’évolution de la déviation rachidienne. S’ils sont convergents, cette évaluation non invasive mériterait d’être intégrée à l’examen morphologique standard.

 

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